Le chevauchement des os du crâne pendant l’accouchement comprime le sinus longitudinal supérieur et gêne la circulation. Les veines cérébrales externes, qui, avant leur terminaison dans le sinus longitudinal, deviennent, en partie, « sinusiennes », c’est-à-dire, passent de la pie-mère dans la dure-mère, sont tiraillées entre la pie-mère, adhérente au cerveau, et la dure-mère, adhérente à l’os qui chevauche.

Il en peut résulter que ces veines, gorgées de sang, se rompent, et que le sang s’épanche, au point de rupture, dans la cavité de l’arachnoïde. C’est une forme fréquente d’hémorrhagie méningée ; et toutes les causes mécaniques qui exagèrent le chevauchement, comme les présentations anormales, la primiparité, le défaut d’ossification du crâne dans l’accouchement prématuré, le trop gros volume de la tête, le forceps et les rétrécissements du bassin contribuent à la produire.

Sur la convexité du cerveau, depuis la frontale ascendante jusqu’au lobe occipital, les veines cérébrales externes s’abouchent à angle aigu avec le sinus longitudinal supérieur, dans un sens contraire à la direction de son courant.

Il résulte de cette disposition anatomique une gène circulatoire énorme et, dans certaines conditions, des extravasations sanguines sur leur trajet. Ces extravasations sont sous-arachnoïdiennes, bilatérales, fronto-pariétales.

Et toutes les causes de gène circulatoire, comme les circulaires, les nœuds, les procidences du cordon, le travail prolongé, l’asphyxie de l’enfant, en favorisent la production. Souvent encore les hémorrhagies sont mixtes.

Le forceps, les rétrécissements du bassin, l’extraction par les pieds, produisent quelquefois des fractures des os du crâne et des hémorrhagies extra-méningées.

Tantôt les hémorrhagies méningées se traduisent immédiatement chez les nouveau-nés par de la mort apparente, de l’asphyxie, des convulsions, des hémiplégies, des paralysies homonymes ou croisées, de l’hydrocéphalie aiguë, tantôt ne donnent lieu a aucun symptôme immédiat.

Mais leur cicatrisation laisse un reliquat, des kystes, des pseudo-porencéphalies, des atrophies cérébrales. Et suivant l’abondance de ces différentes hémorrhagies, suivant leur siège uni ou bilatéral, on aura des hémiplégies, des diplégies spasmotiques ou des paraplégies comme la maladie de Little. On aura encore de l’idiotie, de l’épilepsie, qui peut ne se manifester que longtemps après, de l’hydrocéphalie, voire même du bégaiement.

Pour nous, en effet, la naissance avant terme n’est une cause ni nécessaire ni suffisante de la maladie de Little ; et l’on y trouve toujours des lésions corticales capables d’expliquer celles du faisceau pyramidal.

Le développement du crâne se moulant plus ou moins sur celui du cerveau, les lésions précoces du cerveau entraînent des déformations crâniennes. Ainsi s’expliquent les déformations qu’on rencontre dans la maladie de Little, dans l’idiotie et dans certains cas d’épilepsie, dite essentielle, qui sont en réalité d’origine obstétricale.

L’accouchement avant terme, le travail long et prolongé, l’asphyxie à la naissance, les circulaires du cordon sont les causes de lésions méningées les plus souvent invoquées. L’accouchement avant terme peut produire toute espèce de lésions, mais se rencontrerait plus fréquemment dans la maladie de Little.

L’accouchement, précipité n’est pas non plus sans dangers.

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