Les traumatismes craniocérébraux représentent un problème de santé publique majeur, car ils sont la principale cause de mortalité et de morbidité chez l’enfant dans les pays industrialisés.

Dans un centre actif de traumatologie, un enfant atteint d’un traumatisme crânien est admis en urgence de façon quasi-quotidienne. L’anesthésiste qui assure la réanimation et la prise en charge médicochirurgicale d’urgence devra posséder une connaissance fondamentale de la physiopathologie générale et cérébrale de ces patients.

Le traumatisme craniocérébral initial enclenche une cascade métabolique et inflammatoire avec des conséquences cérébrales et systémiques qui s’associent en une spirale d’auto-aggravation aboutissant à l’ischémie cérébrale globale.

L’étude anatomopathologique des patients décédés de lésions cérébrales traumatiques retrouve des lésions cérébrales ischémiques secondaires dans plus de 91 % des cas. Ces dernières sont aussi délétères, sinon plus, que les lésions initiales, pouvant réaliser le tableau de « l’enfant qui parle et meurt ». Durant la période aiguë, qui peut se prolonger jusqu’à trois semaines, les modifications métaboliques rendent le cerveau plus vulnérable à l’hypotension, l’hypoxie et/ou l’hyperthermie.

Le concept de protection cérébrale doit donc englober le traitement préventif des lésions secondaires et le traitement de l’ischémie cérébrale. Le traitement initial vise à assurer l’oxygénation tissulaire, la liberté des voies respiratoires et le traitement de l’hypotension artérielle pendant cette phase critique.

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