Le principe de rétroactivité de la jurisprudence signifie qu’une règle de droit jurisprudentielle règle des situations nées avant son adoption. Toute décision de justice est donc rétroactive.

Les revirements de jurisprudence amplifient la rétroactivité, en effet, le juge va apprécier des faits antérieurs en fonction d’une nouvelle règle de droit.

Par un arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 9 octobre 2011, les magistrats ont énoncé une nouvelle fois la rétroactivité de la jurisprudence, et l’application de celle-ci à des faits accomplis avant sont prononcés.

En l’espèce, un médecin en 1974 procède à un accouchement mais l’enfant se présente par le siège. Ce professionnel de santé avertit la mère sur la jurisprudence de l’époque qui donne obligation au médecin de mettre en garde les femmes enceintes sur les risques courants liés à l’accouchement par voie basse.

Cependant, l’enfant nait handicapé et à sa majorité il poursuit en responsabilité le médecin en se fondant sur une jurisprudence de la cour de cassation du 17 octobre 1998 qui exige que le médecin donne une information au patient sur tous les risques encoures durant un accouchement par siège, même si les risques sont exceptionnels. La décision sur laquelle se fonde l’enfant est un revirement de jurisprudence.

Toutefois, le juge du fond rejette cet argument énonçant qu’en 1974, les professionnels de santé n’étaient pas tenu de délivrer une information aussi détaillée de l’accouchement par voie basse.  De la sorte, le juge du fond estime que la règle jurisprudentielle applicable ne peut-être que celle énoncée au moment des faits.

Or, la Cour de cassation ne tranche pas l’affaire dans ce sens, et énonce une nouvelle fois le principe selon lequel « nul ne peut se prévaloir d’un droit acquis à une jurisprudence figée. ».

SOURCES

Via JURIPREDIS