Une série d’erreurs médicales a été reconnue par le Tribunal Administratif qui a condamné le Centre Hospitalier à verser plus de 60 000 euros à la jeune mère dont l’accouchement lui a laissé de lourdes séquelles. Elle a été contrainte de se faire poser un sphincter anal artificiel.

La jeune femme s’était rendue au Centre Hospitalier d’Armentières pour son premier accouchement. Elle avait 28 ans et attendait un garçon. Elle se sentait rassurée : elle est infirmière dans ce même hôpital.

Selon son avocat Me Tayeb Ismi-Nedjadi : le bébé « se présentait par le siège. » Mais à ce stade personne ne le savait, puisqu’ils « n’ont pas fait d’échographie de dernière minute. » Une ventouse a été utilisée, et là : « l’enfant est arrivé en boulet de canon, il a complètement tout déchiré. Une catastrophe. »

La mère est victime, selon les conclusions du rapporteur public devant le Tribunal Administratif, « d’une déchirure anale complète et compliquée », qui la rend « incontinente aux gaz et d’urgence anale. » La consolidation de son état de santé n’est intervenu que trois ans plus tard : « Ma cliente était complètement incontinente. C’est quelqu’un de très respectueux, elle croyait que c’était normal au début. Mais ça a perduré, elle n’a plus eu aucune vie sociale… Au départ, elle ne pouvait pas rester assise pendant plus d’une demi-heure. »

Cinq hospitalisations après l’accouchement

La jeune femme est contrainte de ne plus travailler qu’à temps partiel et, pour s’occuper du nouveau-né elle a besoin, en plus de l’aide de son mari, de celle de ses parents. Elle a dû être hospitalisée à cinq reprises entre la date de son accouchement et celle de sa consolidation, notamment pour la pose d’un « sphincter anal artificiel. »

Les conclusions du rapporteur public stipulent que l’obstétricien, avant de prendre la décision d’extraire le bébé via une ventouse, décision justifiée, aurait dû connaître la position de sa tête, pour « éviter une traction dans une mauvaise direction. »

« Le préjudice résultant directement de la faute commise par l’établissement n’est pas le dommage corporel constaté, mais la perte de chance d’éviter que ce dommage soit advenu. » Le Centre Hospitalier d’Armentières est ainsi condamné à verser plus de 60 000 € à la mère, près de 20 000 € à la CPAM de Lille-Douai ainsi que 60 % de ses futures dépenses de santé futures pour soigner la jeune femme, qui d’après son avocat, ne songe plus à avoir d’autres enfants.

Source : La Voix du Nord.

Autres articles