Le père s’est porté partie civile afin d’avoir accès aux conclusions de l’enquête. Il veut savoir pourquoi une césarienne n’a pas été pratiquée alors qu’elle a été demandée par le couple durant l’accouchement.
Que savez-vous des circonstances de la mort de votre compagne et de votre bébé ?
À l’heure actuelle, je n’ai eu accès à aucun compte-rendu. Je ne suis au courant de rien officiellement. J’ai seulement lu dans La Dépêche du Midi que les conclusions évoquaient une embolie amniotique. J’attends toujours des réponses, notamment de l’hôpital. c’est très frustrant.
Pourquoi avez-vous décidé de porter partie civile ?
Je souhaite avoir accès au dossier pour connaître la vérité. Je veux savoir ce qui s’est réellement passé, pour que justice soit faite. Je verrai ensuite avec mon avocat, Me Benayoun, quelles suites judiciaires donner à l’affaire.
Est-ce que ce « flou » vous empêche d’avancer, de faire votre deuil ?
Le deuil, il faut vivre avec. Ce n’est pas facile tous les jours. J’ai recommencé une activité professionnelle, qui me conduit à passer régulièrement devant l’hôpital de Decazeville. À chaque fois, c’est dur. Tant que les choses ne seront pas clarifiées, ça va être difficile à encaisser.
Huit mois après les faits, comment vous sentez-vous ?
J’ai des doutes, surtout. Quand j’entends tout ce qui se dit, je ne trouve pas ça réel. Qu’est ce qu’il s’est passé ? Pourquoi sont-ils morts ? C’est une question que je me pose tous les jours. On ne peut pas oublier. J’ai le sentiment que de grosses erreurs ont été commises. Si c’est le cas, les responsables doivent être sanctionnés. Dans le milieu médical, il y a des choses qui m’ont choqué. C’est pour ça que je me bats.
Qu’avez-vous constaté, lors de l’accouchement ?
J’étais présent du matin jusqu’au moment du décès. J’ai vu des erreurs. On a eu beau essayer de se faire entendre, rien n’y a fait. Ça m’est resté en travers de la gorge. Ce n’était pas un manque de moyens, mais un manque de compréhension de la part de l’équipe soignante.
Quand on est prêt à dire qu’il faut faire une césarienne parce que rien ne va plus, et qu’on nous répond « Attendez, on verra demain matin si ça va pas mieux », pour moi c’est une faute. Il y a en a eu d’autres dans les jours précédents, des torts dans la prise en charge…
Quel est le message que vous avez envie de faire passer ?
Je ne lâcherai rien, un point c’est tout. S’il faut aller en justice, je le ferai. Pour défendre l’honneur de ma compagne et celui de mon fils.
Source : La Dépêche.
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