
Après un accouchement extrêmement douloureux provoqué par l’administration de Cytotec, son enfant est né en état de mort apparente. Aurélie a fait condamner le Centre Hospitalier de Poissy et a contribué à faire retirer le Cytotec du marché.
« Je suis rentrée la veille à l’hôpital de Poissy, pour le déclenchement, parce que j’avais dépassé le terme de trois jours. Très vite après l’insertion du médicament, je ressens de violentes contractions, qui ne s’arrêtent jamais. Je le signale à plusieurs reprises, j’hurle de douleur, je pleure, je supplie. Ça dure des heures et des heures, sans qu’on m’écoute, sans qu’on prenne part à ma douleur. »
Dans un premier temps, on me met en salle de travail. Après maints et maints efforts, Timéo finit par sortir en état de mort apparente. On l’emmène aussitôt pour le réanimer, sans que je puisse le prendre, et très vite, il est emmené à Paris. Deux heures après l’accouchement, je suis toujours en salle de travail en train d’hurler, et là on commence à se dire que ce n’est pas normal. On m’ausculte et on s’aperçoit que j’ai une grosse hémorragie et que j’ai l’utérus qui est complètement ouvert, d’un bout à l’autre.
Le jour même de l’accouchement, dès que je commence à ressentir les douleurs, je ne sais pas pourquoi, mais bizarrement, je savais qu’il y avait un truc qui n’allait pas, et j’ai commencé à écrire. Dès le lendemain, j’ai écris heure par heure tout ce qui s’était passé. Très vite, quand j’ai demandé mon dossier médical, j’ai vu un mot, Cytotec, que je ne connaissais pas. J’ai fait des recherches sur internet, et là on tombe de haut. On voit qu’il n’a pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), que c’est un médicament détourné de son usage premier. Il y a pourtant des alertes, et personne ne bouge, personne ne dit rien. Et malheureusement, ça continue à faire des dégâts bien après moi.
On m’a informée, mais sans me dire le nom du médicament. Ils me disent juste que dans cet établissement, ils utilisent cette méthode et sans rien de plus. Normalement, il aurait fallu me faire signer une autorisation. Et j’ai découvert tout ça que bien, bien après. A aucun moment, ils ne se sentent coupables. Je n’ai jamais reçu d’excuses de leur part, je n’en espère même plus. Le seul truc que j’ai eu, c’est la petite tape sur l’épaule et on m’a dit « pas de chance ma petite dame, c’est tombé sur vous. »
« A aucun moment, ils ne se sentent coupables. Je n’ai jamais reçu d’excuses de leur part, je n’en espère même plus. »
Au bout de presque une semaine, j’ai enfin pu aller voir mon fils, je me suis un peu remise de l’opération. Il est perfusé, branché de partout, c’est vraiment une image qui restera ancrée à vie. On me dit : « Tous les examens sont négatifs, on a très peu d’espoir. »
Il souffre de ce qu’on appelle la tétraparésie spastique. Ses muscles ne fonctionnent pas correctement : il est obligé d’être stimulé en permanence, il fait de la kinésithérapie deux fois par semaine, je le fais travailler aussi à la maison. Il a de l’ostéopathie, de l’orthophonie, pour espérer acquérir un minimum de muscles pour qu’il tenir assis, marcher, courir, comme il devrait normalement le faire. « Aujourd’hui, Timéo va bien, il va avoir 9 ans. Il est en pleine forme, il a la joie de vivre. C’est mon petit guerrier à moi. »
Revue de presse
Europe 1, Le Nouvel Observateur, France TV Info, Le Parisien, Actu.fr, Le Figaro, 20 Minutes, Le Point, BFM TV.
Autres articles