Leur bébé se présentait par le siège et est décédé deux jours après l’accouchement. Les parents reprochent à la maternité d’avoir indiqué un accouchement par voie basse au lieu de programmer une césarienne.

Quand on rentre chez Magali et Alain, l’ambiance est chaleureuse. Le petit Ezio, 2 ans, vous accueille avec ses jouets. Mais en se retournant, on devine l’absence d’un autre enfant, Victoria, qui aurait eu 1 an. Une console a été transformée en autel à la mémoire du bébé mort en décembre 2018. On y découvre des bibelots d’enfant et une boîte lumineuse sur laquelle est écrit : « Victoria notre amour ». La douleur vit ici. 

« On tient le coup pour nos autres enfants, mais c’est comme si on était morts à l’intérieur, en même temps que Victoria », explique Alain avec dignité. Les larmes coulent sur le visage de Magali. Elle tente de les retenir pour raconter la dernière ligne droite avant l’accouchement. 

« Je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, j’avais une angoisse, c’est étonnant quand on a déjà eu deux enfants. »

Pendant la grossesse, Magali a déclaré un diabète gestationnel, elle a appris que Victoria se présentait en siège et qu’il s’agirait d’un beau bébé de plus de 4kg.

« Le bébé se présentait en siège avec une macrosomie fœtale. On a tenté une version à 36 semaines et un décollement de la membrane en novembre ; des séances d’acupuncture aussi pour favoriser la version. Mi-novembre, j’avais le col ouvert à 2 et des contractions douloureuses. » Le couple demande alors à l’obstétricien d’envisager une césarienne. « Il ne trouvait pas de date, et tenait à un accouchement par voie basse », confirme Alain. Une décision qui laisse le couple sceptique. « Sur le coup, on ne se rendait pas compte, on leur faisait confiance malgré tout… », confirme Alain.

« Pour moi, la césarienne paraissait inévitable, d’autant que j’avais déjà eu des problèmes lors de mes autres accouchements. Mais le médecin a insisté pour la voie basse, prévoyant un terme au 10 décembre. Le 30 novembre, on m’a décollé les membranes pour mettre en route le travail mais rien ne s’est passé. Le jour du terme, je suis retourné à l’hôpital, la petite bougeait beaucoup. Au monitoring, son cœur battait à 180. Pour moi, elle montrait déjà des signes de détresse. On m’a dit de revenir plus tard. Le 11, j’avais des contractions très douloureuses, je perdais les eaux, en fait c’était du sang. J’ai été envoyé en urgence à l’hôpital pour une césarienne code rouge. C’était grave. L’affolement a été tel qu’à la naissance ils ont dit à mon mari que c’était un garçon, ils l’ont même écrit ! »


Le transport du bébé puis de la mère vers Lyon ont ensuite été décidés mais sans espoir. Victoria avait été victime d’une hémorragie de Benckiser, elle décédera officiellement le 13. En cause, une anomalie du placenta. Le couple trouve étrange que ce placenta bi partita n’ait pas été diagnostiqué plus tôt. « A quoi servent les échographies ! », lance Magali. « Si on avait su ça, on allait droit vers la césarienne et Victoria serait là. »

C’est donc le suivi de grossesse qui est aujourd’hui reproché au Centre Hospitalier de Mâcon. La direction se garde bien de commenter mais promet de coopérer : « Au vu des éléments, il n’est pas possible d’apporter la moindre appréciation sur les faits. Le Centre Hospitalier tient néanmoins à assurer les parents de la petite Victoria, de sa pleine collaboration à l’enquête. » 

Pour payer leurs frais de justice, Magali et Alain ont ouvert une cagnotte solidaire

Revue de presse

France 3 Auvergne Rhône Alpes, Le Progrès, Le Journal de Saône et Loire, Radio Scoop.

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