
Asphyxie périnatale : des chercheurs de l’Imperial College London travaillent actuellement sur un test sanguin de diagnostic capable de prédire une issue neurodéveloppementale défavorable aux dix-huit mois de l’enfant.
L’asphyxie est un manque d’oxygène qui peut avoir des graves conséquences sur le cerveau. Comme l’explique la Fondation AboutKidsHealth, « un manque d’oxygène, selon la gravité et la durée, peut avoir des conséquences profondes sur le cerveau et sur le restant du corps. Plus couramment, ces courtes périodes se produisent dans l’utérus, durant le travail, particulièrement durant un travail long et difficile car l’approvisionnement en oxygène du bébé à naître peut être interrompu. »
Des chercheurs de l’Imperial College London travaillent actuellement sur un test sanguin de diagnostic capable de prédire une issue neurodéveloppementale défavorable dix-huit mois après ce type d’événement. Ce test prototype recherche certains gènes liés à des problèmes neurologiques à long terme. Les scientifiques estiment que des recherches plus poussées sur ces gènes pourraient fournir de nouvelles cibles pour traiter les lésions cérébrales avant qu’elles ne deviennent permanentes.
Leur étude publiée dans la revue Scientific Reports a été menée dans des hôpitaux indiens, où il y a environ 0,5 à 1 million de cas d’asphyxie à la naissance par an.
Infirmité motrice cérébrale, épilepsie, surdité… de nombreuses conséquences possibles.
Suite à une privation d’oxygène à la naissance, une lésion cérébrale peut se développer dans les heures voire les mois qui suivent et affecter différentes régions du cerveau. Le bébé est ainsi plus à risque de présenter des troubles neurologiques comme la paralysie cérébrale, l’épilepsie, la surdité ou la cécité. « Il est donc difficile de déterminer quels bébés sont plus à risque de complications et de concevoir des interventions qui peuvent empêcher les pires résultats », notent les chercheurs.
Leur étude préliminaire menée sur 45 bébés ayant subi un manque d’oxygène à la naissance a permis d’identifier des changements dans certains gènes à partir d’une simple prise de sang, ce qui pourrait permettre d’identifier ceux plus à risque de problèmes neurologiques. Les prises de sang ont eu lieu dans les six heures après la naissance et les bébés ont été suivis pendant 18 mois. Leur sang a été examiné avec une technique de séquençage génétique de nouvelle génération pour déterminer toute différence dans l’expression de certains gènes, plus précisément leur « mise en marche ou à l’arrêt », entre les bébés qui ont développé des troubles neurologiques et ceux pour qui ce ne fut pas le cas.
« Mieux comprendre les mécanismes pathologiques des lésions »
L’équipe scientifique a découvert que 855 gènes étaient exprimés différemment entre les deux groupes, deux d’entre eux présentant la plus grande différence. L’examen de ces deux gènes en particulier, et des processus que leur expression provoque dans les cellules, pourrait conduire à une compréhension plus approfondie des causes des troubles neurologiques provoqués par la privation d’oxygène, et potentiellement de la manière de les éviter. « Nous savons qu’une intervention précoce est essentielle après une privation d’oxygène, mais le fait de savoir quels bébés ont besoin de cette aide et comment les aider au mieux restait un défi », explique le co-auteur de l’étude, le Dr Paolo Montaldo.
« Les résultats de ces tests sanguins nous permettront de mieux comprendre les mécanismes pathologiques responsables des lésions cérébrales et de développer de nouvelles interventions thérapeutiques ou d’améliorer celles qui sont déjà disponibles », souligne pour sa part le Pr Sudhin Thayyil, co-auteur de l’étude.
Les chercheurs s’intéressent notamment à l’un des traitements les plus utilisés pour traiter pour l’asphyxie : l’hypothermie, qui fait délibérément chuter la température du bébé pour prévenir le développement de lésions cérébrales.
Leur prochaine étape consistera à mener leur test sanguin sur un plus grand nombre de bébés et d’examiner encore une fois tous les gènes en cause.
Source : Parents.
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